petite histoire aigre-douce... épisode I
J’ai envie de raconter. De me raconter. Un peu présomptueux peut-être mais bon, pourquoi pas, puisque ça restera entre nous. Oui, mais à partir d’où ? Par où commencer ?
Bientôt, dans quelques semaines, j’aurai 56 ans… C’est beaucoup 56 ans à raconter !!
Il y a eu l’avant moi, cinq enfants désirés, conçus dans l’amour (je l’espère) et cette petite fille qui aurait dû être un garçon. Qui n’aurait pas dû être pour commencer mais dont les parents ont été victimes d’une contraception défaillante et d’un désir irrésistible de se rouler dans la luzerne un beau jour de juillet !
Et donc, au printemps de l’année suivante (et après quelques tentatives infructueuses d’interruption – mais c’est qu’elle s’accroche cette gamine !) déclenchement de ma naissance car, décidément, j’étais bien contrariante et ne me décidais pas à naître « à la maison ».
Ensuite, suivirent quelques années d’enfance heureuse (du moins je l’imagine d’après photos), une petite fille aimée et très câlinée par sa maman. Une petite fille un peu jalousée par ces trois sœurs et deux frères (plutôt par les sœurs d’ailleurs). Une enfance pleine de jeux dans un Paris où les enfants jouaient sans crainte et sans danger en bas de chez eux. Mais je résume (56 ans, c’est long !) et y reviendrai une autre fois.
Une enfance qui se termine par une vérité enfin dévoilée après plusieurs années de dissimulation. Des parents séparés depuis longtemps mais qui « faisaient semblant »… Comme les enfants pouvaient être naïfs à l’époque !!! Ou bien est-ce moi ?
Toute mon enfance j’ai cru que si mon Papa était absent la semaine, c’était à cause de son métier. Mon père était VRP en quincaillerie. Ca me paraissait logique ! Le dimanche, et souvent avec des fleurs il était là. Nous sommes allés souvent nous promener au bois. Et ma naïveté a fait le reste.
Donc, un dimanche, (je ne me souviens pas exactement qui était là, pas ma mère en tout cas. Ma sœur aînée oui, ça j’en suis sûre) , un dimanche disais-je, mon père nous emmenât au cinéma. « La Belle Américaine », c’est ce qu’on jouait et ne me demandez pas comment je m’en souvient encore alors que cela s’est passé il y a environ 40 ans… je m’en souviens !
Pourtant le film ne m’a laissé que peu de souvenirs, drôle de film à aller voir en famille… mais bon. Et puis, à la sortie nous ne sommes pas rentrés chez nous. Nous sommes allés goûter chez une parfaite inconnue. De moi en tout cas. Car vu la familiarité de ses enfants (déjà grands) et de ma sœur aînée, j’étais la seule à ne pas êttre au courant des relations de cette dame avec mon père. Donc, ce dimanche là, j’ai fait la connaissance de la maîtresse de Papa ! Crac ! En mille morceaux l’enfance naïve.
Voilà pour l’enfance !!!! . (là aussi j’y reviendrai peut-être).