Traîner les pieds dans les feuilles
J'ai toujours aimé ça. Le craquement sous mes pas, le parfum d'humus... Cela fait partie des plaisirs d'enfance comme de marcher dans les flaques d'eau. Samedi, une éclaircie m'a donné l'envie d'aller faire provision de feuilles pour pailler mes fleurs. Je vais dans un petit bois voisin, traînant de grands sacs pour les remplir de cette richesse offert par l'automne. J'aime cette lumière après l'averse. Je n'ai vu que de tout petits champignons pâles et un vieux bolet tout verreux mais j'ai cueilli des feuilles encores blondes avec lesquelles je voulais m'amuser au jardin à dessiner des arabesques avec mes pommes et quelques achillées blanches trouvées sur le chemin. Mais le temps de rentrer et la pluie et le vent ont contrarié mes projets.
Aujourd'hui encore le vent et la pluie n'ont pas cessé me laissant ma journée pour paresser tranquille. Le WE se déroulait dans la douceur douillette de la maison, me laissant le temps de relever le Défi de Charlotte. Il a fallu cet appel d'une amie pour que l'automne devienne triste et amer. Son fils venait de se suicider. Depuis le chagrin me tors le ventre à la pensée de ce qu'éprouvent sa maman et son papa. Alors je viens ici déposer la blondeur des feuilles, le parfum de l'automne et ma tristesse.