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Petits trucs de brizou
Petits trucs de brizou
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Petits trucs de brizou
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17 février 2014

Mon histoire se passe ici

Texte à six mains - Consigne 1 - décrire un lieu choisi dans une liste

 

Mon histoire se passe ici. Ou plus exactement au village. Près de l’endroit appelé « Robes et Epicerie Yvonne Boquet ».

« Robes et Epicerie »,  c’est toute mon enfance.  Deux larges vitrines exposent les créations d’Yvonne.  Robes, tabliers, rarement des corsages, trônent sur des mannequins  sans têtes. Toujours très sages, nulle fantaisie chez Yvonne. Du pratique, du robuste, du qui dure. Pas de guipure, ni de dentelle, aucuns smocks ou autre troutrou. Des formes simples et passe partout. C’est là que s’approvisionnent ma grand-mère et ses amies, en blouses de travail et en petits pois.

Car, passée la porte et accueillis par une clochette aigrelette et l’aboiement d’un chien, c’est bien d’une épicerie qu’il s’agit. Sombre, efficace et sans fantaisie, comme pour sa couture Yvonne privilégie le pratique et le robuste. Conserves alignées sur l’étagère de droite et de A à Z comme dans une bibliothèque, une des curiosités du lieu. Une échelle coulissante permet d’attraper telle ou telle conserve.

A gauche, des graines, des bulbes et autres semences. Selon les saisons quelques maigres plants de tomates ou de géranium viennent parfumer l’ambiance lourde de l’endroit.

 En face de la porte d’entrée un long comptoir de chêne ciré supporte la balance semi-automatique venue remplacer la balance « Roberval » de Madame Boquet mère, signe de modernité pour Yvonne. Sur le comptoir bien sûr, sont disposés de grands bocaux de verre abritant les rouleaux de réglisse, les boules de coco, les mistrals gagnants, les berlingots…

C’est aussi là qu’Yvonne déroule ses cotonnades, ses indiennes ou ses percales. Là qu’elle les mesure et les coupe à l’aide de la grosse paire de ciseaux qui y est accrochée et qui me fascine. Tous les rouleaux de tissus sont ordonnés derrière elle et occupent le fond de la boutique en ne laissant que l’espace de la porte de l’arrière-boutique, endroit mystérieux où se glissent certaines clientes avec Yvonne et son mètre ruban.

L’épicerie est plutôt sombre et pour y voir clair, plusieurs lampes sont suspendues aux poutres noircies par le temps.  Avec un système de poulies, on peut les monter ou les descendre selon les besoins. On y respire un air lourd d’épices et de jardin. Un air parfois saturé par les parfums des clientes, ces parfums d’eau de Cologne et de savon à la violette que se mettent les habituées du magasin.

Chaque fois que je viens en vacances chez ma grand-mère, j’entre au moins une fois par jour dans cette épicerie qui fait aussi dépôt de pain. Chaque fois je suis saisi par ces parfums lourds, par l’exiguïté du lieu  où chaque centimètre carré libre est exploité. Car en plus des semences en paquets exposés sur la gauche, de grands sacs de jutes sont alignés devant le comptoir, emplis de haricots, de pommes de terre ou d’oignons ajoutant et mêlant leur effluve à l’ensemble.

Atelier d'écriture "texte à 6 mains" proposé par le service culturel de Celles en Belgique

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