C'était loin mais c'était beau...
Le WE dernier nous étions dans le Beaujolais et les Monts du Lyonnais. C'est une belle région aux pierres blondes et cet automne qui commence seulement a être froid donnait à ses paysages des teintes rousses et or fabuleuses. Mes nièces, filles d'une de mes soeurs (j'en ai 3) nous y avaient invités à venir fêter les 70 ans de leur Maman dans un gîte. Seulement les frères (2), soeurs, enfants et petits enfants.
Elles ont fait un super travail de préparation, la réunion devant rester secrète pour ma soeur. Elles sont toutes les deux belles, intelligentes et surtout elles ont un coeur en or. L'endroit choisi était plein de charme et les restaurants savoureux. Nous avons visité une cave, comme il se doit mais ne nous sommes pas attardés compte tenu du froid pinçant. Le lendemain nous sommes allés en balade à Oingt, un village plein de charme aux ruelles étroites, à l'église haut perchée et à la tour que nous n'avons pu visiter. Là encore le froid était glacial dès que l'on se trouvait à découvert mais l'ambiance était gaie tant nous étions heureux de nous retrouver.
Je crois que MH était heureuse de la surprise, touchée par l'attention de ses filles. Et j'aurais pu être complètement ravie moi-même de ces retrouvailles si au cours du repas qui a suivi notre balade ma soeur S n'avait pas remis sur le tapis mon soi-disant statut de "petite dernière"... Là, une fois encore, je me suis retouvée la cible des sarcasmes et jalousies de mes frères et soeurs et j'en ai été profondément blessée. Je pensais, à 62ans, ce temps révolu. Je pensais que ces mesquineries enfantines étaient derrière nous. Je n'ai pas su me défendre, je n'ai pas voulu gâcher leur WE et surtout la fête de MH alors je me suis tu. Mais je voudrais leur dire que je n'ai pas choisi de naître et d'ailleurs je n'étais pas désirée, pas voulue. Je n'ai pas choisi d'être la sixième enfant de la fratrie. Je n'ai pas choisi d'arriver 3 ans après mon frère. Je n'ai rien "fait" pour être la chouchoute et d'ailleurs je n'ai pas souvenir d'un traitement de faveur. Mais quoi qu'il en soit, Maman est morte il y a une douzaine d'années et j'ai 62 ans. Ne peut-on pas m'accepter enfin à l'égal de mes autres frères et soeurs? Serais-je toujours leur risée, la cible de leurs plaisanterie? Je garde un goût amer de la fin de ce WE, une tristesse... seules mes nièces et mon compagnon m'ont soutenu.