
Comme si le ciel s'ouvrait pour faire apparaître le printemps
Et l'on crut que les oiseaux envolés [un espoir au creux de nos ventres] reviendraient nicher au cœur de nos jardins.
Entre ombre et lumière, ils sont là, debout dans les herbes folle [papa n'arrivera que demain matin]. Une balançoire accrochée au vieux chêne grince dans le parfum des violettes. 1, 2, 3, 4, 5, 6 enfants dont le dernier, tout bébé encore, est tenu dans les bras de la maman à l'arrière de la scène. [l'arrivée de papa marquera la fin des vacances] comme pour sauvegarder un moment parfait à la limite de l'enfance [un espoir fou au creux de nos ventres]
La bouche avalée par les joues n'est plus qu'un seul trait profondément souligné par deux rides creusées depuis le nez jusqu'au menton. Celle qui faisait des kilomètres à vélo pour aller au danser, glissant ses bas et sa robe dans ses sacoches [tant d'histoires contées par sa bouche édentée]. Elle penche la tête et plisse les yeux dans la lumière [tant d'espoir fou au creux de son ventre]. Se promettre de se revoir vite. Une prairie lumineuse jonchée de l'or des jonquilles, et son cœur palpitant dans la jeunesse d'un printemps plein de rires.
Ils sont en culottes courtes et chemisettes, robes légères à manches ballon [papa n'arrivera que demain matin].
Comme si tous les hommes, les femmes, les enfants et les bêtes se mettaient à danser dans l'air parfumé.