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Petits trucs de brizou
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Petits trucs de brizou
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14 avril 2020

Aleph... bis

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Ce très beau texte de Luis Borges nous a inspiré une nouvelle fois pendant le WE pascal. Je continue mes petites propositions décriture et nous en étions 25/26 et 27ème jour... Hier nous avons appris que nous en avions encore pour un mois et cela me désole de ne pas voir courir mes petites filles dans le jardin, de les savoir confinées en appartement... Mais il faut sourire, nous sommes vivants et en bonne santé et une petite crevette pousse doucement dans le ventre accueillant de ma fille. J'aurais aimé pouvoir lui parler, lui dire combien il/elle/ est attendu, combien ses soeurs sont merveilleuses, combien de trésors la vie lui réserve, il faudra donc attendre encore...

Chaque chose (la glace du miroir par exemple) équivalait à une infinité de choses, parce que je la voyais clairement de tous les points de l’univers... je voyais ainsi, un papillon citron voleter autour de mes tulipes et dans le même temps j'étais abasourdie par la beauté des monarques recouvrant une forêt de sapins en un tapis orangé éclatant et magnifique dans l'état du Michoacan au Mexique. Je voyais germer à vue d'oeil les haricots dans ma véranda et pousser les fougères arborescentes de la Martinique à une vitesse prodigieuse. Chaque fleur, chaque animal me paraissait merveilleux et précieux. Je voyais des biches se promener dans les rues désertées, des faisans s'approcher des jardins, les jardins devenir luxuriants. Je voyais des océans caresser des plages désertes au sable fin bordées de falaises qui me paraissaient exotiques, me rapprochant je voyais qu'il s'agissait de nos côtes enfin épargnées par nos déchets. Une vache, paisible, s'y baignait placide. Je n'en finissait pas de m'étonner, de m'émerveiller d'un monde qui semblait renaître alors que les humains étaient confinés chez eux. Et, dans le même temps, je pleurais les malades de cette nouvelle peste qui confinait les humains. Je pleurais les personnes seules, les familles trop nombreuses dans des logements trop étroits et trop gris pour percevoir la beauté du monde. J'attendais avec impatience la fin de cette pandémie pour que chacun en mesure l'étendue. J'avais envie de croire que le monde, que les humains, seraient changés, bonifiés par cette violente leçon. Je ressentis une vénération infinie, une pitié infinie.

Brigitte

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